Ensemble, ils étaient plus forts !
Il est 8 heures, près de 500 militants syndicaux FGTB sont rassemblés sur la Place Rouppe afin d'organiser des départs en cars vers ces différentes actions.
Si les banques fonctionnent normalement, les directions syndicales du SETCa et de la CSC ont mobilisé une centaine de militants du secteur pour bloquer symboliquement l'accès à la Banque Nationale. La CGSLB quant à elle rassemble 150 militants à la Bourse pour une distribution de cacahuètes aux passants.
Les banderoles et calicots en tout genre agrémentent les cris revendicatifs des syndicats qui marchent main dans la main « Pendant une journée ou pendant quelques heures dans les secteurs clés de l'économie capitaliste, le pouvoir organisé et collectif des salariés va s’imposer face à celui du patronat et de l'Etat » assure une déléguée CSC, toute de vert vêtue.
Un des organisateurs explique à ses collègues, comment va se dérouler les mouvements d’action dans les autres régions « Dans les zonings de la région de Charleroi, aucun camion ne peut passer du fait des barrages ouvriers. Seules les firmes pharmaceutiques de livraison urgente de médicaments ont droit à une dérogation octroyée par les syndicats et peuvent donc circuler. A Liège, les syndicats ont forcé toutes les agences d'intérims à fermer leurs portes »
De grandes pancartes dénoncent "l'immobilisme du gouvernement" et "l'arrogance patronale". Dans leurs discours, les dirigeants syndicaux expriment le souhait que « cette journée sera un levier puissant et efficace qui imposera au patronat et au gouvernement un tout autre agenda » Mis à part dans l'un ou l'autre cas, ces discours contrastaient avec le sentiment de révolte croissant face à la situation actuelle et que le succès de cette journée semble lui-même démontrer. Un délégué insiste fortement « la légitimité d'une grève générale de 24 heures est bien plus forte dans l'opinion que les actions trop disparates d'un secteur et d'une région à l'autre»
La police fédérale veille au grain. Des agents fédéraux sont placés de part et d’autre des grands carrefours Bruxellois. Ils semblent sereins tandis que certains manifestant viennent les apostropher « Vous aussi, ça vous concerne. On est tous dans la merde » lance un homme emmitouflés dans son complet rouge.
Globalement, le mouvement est plus suivi, plus étendu et plus profond en Wallonie et à Bruxelles qu'en Flandre, les actions de grèves sont plus nombreuses au Sud qu'au Nord. « Plutôt qu'une prétendue faiblesse de la combativité des salariés en Flandre, c'est l'absence de mots d'ordres combatifs de la part d'une bonne partie des directions syndicales du nord du pays (à commencer par celles du syndicat chrétien) qui est à épingler » explique Rudy De Leeuw, Président de la FGTB.
Anne COPIN